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Les artistes voient le monde déformé.

Si je te dis qu’un dessinateur ne copie JAMAIS réellement la réalité, même ceux qui font de l’hyper-réalisme, tu me crois? 

Probablement pas. 

Pour que tu comprennes bien ce que je viens de te dire, tu peux faire un exercice très simple : prendre une photo et décalquer trait pour trait l’image. 

Tu verras qu’au final le rendu ne sera pas aussi bien que la photo en elle-même. 

Pourtant tu as décalqué au trait près.

Alors pourquoi est-ce que certains traits ont l’air d’être mal placés ou mal tracés?

Parce que c’est une copie littérale.

Mais le dessin, à l’inverse…

C’est réaliser une interprétation, déformée, de la réalité.  

Sur une feuille naît une version romancée, idéalisée de ce que tu vois.

Et toi en tant qu’artiste, plus tu avances dans le long voyage du dessin, plus ta perception du monde change. 

Plus tu vois le monde de façon déformée ! 

Plus tu es capable de retranscrire sur la feuille tes sujets. 

Ou dans le cadre de l’Irezumi, l’essence de ton sujet. 

Ce terme ‘essence’?

Il est très important dans la discipline du dessin. 

Pourtant, je ne vois pas ce sujet ressortir très souvent…

Je vais donc t’en parler un peu et t’expliquer pourquoi la connaissance est le premier pilier pour faire un bon dessin. 

Ton rôle en tant qu’artiste?

C’est de représenter l’essence de ce que tu souhaites dessiner. 

Si tu souhaites faire une pomme, il faut d’abord que tu comprennes ce qui définit une pomme. 

Qu’est-ce qui fait d’une pomme, une pomme? 

Sa peau? Sa couleur ? Sa forme? La rigidité de sa chair? La petite queue qui dépasse? 

Idem si tu veux représenter quelqu’un qui à mal, sentimentalement parlant, et qui pleure des rivières. 

Dessiner quelques larmes sur les joues ne suffiront pas. 

Il faudra prendre en compte la tension des muscles, la posture et les expressions faciales. 

Quand tu comprends ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est, tu peux la dessiner de bien des façons différentes. 

Et toujours faire une représentation compréhensible. 

Par exemple pour la pomme. 

Daily paintings | Three apples | Postcard from Provence
How To Draw An Apple For Kids: Easy Step-By-Step Tutorial
Apple (France)

3 styles de dessin complètement différents, mais toujours 3 pommes. 

Car chacune des représentations évoque l’essence de la pomme.

Poussons un cran plus loin. 

Pourquoi est-ce que l’artiste doit comprendre l’essence de son sujet? 

Pour pouvoir donner le bon ton à son dessin. 

Comme je te le disais au début de cette série, un artiste crée une version déformée de la réalité. 

Mais s’ il ne comprend pas son sujet, comment est-ce qu’il peut en réaliser une interprétation juste ? 

Pour bien comprendre un sujet, il faut avoir conscience des différents domaines de connaissances qui existent.

Le premier et le plus évident, c’est de connaître la structure de son sujet.
Typiquement, c’est de connaître l’anatomie d’un chat pour pouvoir le dessiner de façon juste.

En second, il y a la symbolique pure et dure du sujet, comme le chrysanthème qui symbolise le deuil en occident et la famille royale au Japon. 

Et enfin, il y a la compréhension du contexte historique, qui est souvent lié avec la symbolique. 

Comprendre comment un symbole était utilisé dans son contexte historique t’évitera des représentations erronées ou problématiques. 

Tu n’as probablement pas envie de te balader avec une croix gammée tatouée sur le front, non?

Pour en revenir à l’Irezumi, c’est une discipline très codifiée. 

Sans connaissances,  tu vas faire n’importe quoi. 

Et pour acquérir des connaissances, pas le choix, il faut potasser des livres ou des cours. 

Il va falloir se pencher de façon sérieuse sur le sujet. 

Qu’est ce que c’est de se penser sérieusement sur un sujet?

Laisse moi te montrer ce à quoi je me frottais lorsque j’ai décidé de solidifier mes bases : 

Pas super sexy, mais le fait d’apprendre ça, comme à l’école, m’a permis de tout bien intégrer. 

Même si un rafraichissement tous les 5-6 mois ne serait pas de trop en toute honnêteté!

Au final, on pourrait presque dire que le dessin est une double discipline. 

Une discipline de représentation – le fait de dessiner. 

D’où l’importance de bien connaître l’essence de ton motif et d’analyser la forme du sujet (ce dont on parlera demain).

Et une discipline d’association de symboles et d’idées – ce que ton dessin évoque.

La connaissance te permet d’associer les deux disciplines. 

Dans quel but?

Celui de donner le ton juste, l’émotion adaptée et le contexte approprié lorsque tu décideras de te servir d’un motif dans une illustration. 

Comprendre en profondeur, c’est s’imprégner entièrement du sujet. 

Si tu ne t’imprègnes pas de ton sujet, tu ne pourras pas le comprendre et jouer avec aisément. 

Comme si tu jouais une pièce de théâtre sans comprendre la personnalité du personnage de ton rôle…

Au départ, j’avais monté les formations de façon pratico-pratique, avec que du dessin

Mais ne pas expliquer la symbolique des motifs était trop handicapant en termes de capacité à faire des compositions. 

C’est pour ça que dans cette formation sur les bêtes mythiques on prendra le temps dans chaque premier module de s’attarder sur de la connaissance. 

Tu apprendras la symbolique de chaque bête mythique avec de la mise en contexte historique. 

Il y aura également des explications sur les associations de motifs. 

Afin que tu ne recopies pas bêtement les étapes de dessin et que tu t’imprègnes entièrement de l’essence de chacune des Bêtes Mythiques. 

Et reste bien attentif, sur la prochaine page je te montre en détail ce à quoi ressemblaient mes exercices pour m’entrainer!