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Pas de place pour le hasard!

Dans la page précédente je t’expliquais que le dessin est une représentation déformée, romancée, idéalisée, de la réalité. 

Et que le fait d’avoir des connaissances te permettait de donner un maximum de sens et de contexte à ton illustration. 

Aujourd’hui, j’aimerai que l’on parle de perception et d’analyse.

Si tu as des amis artistes qui sont à un stade plus avancé que toi, tu as probablement déjà dû avoir cette sensation. 

La sensation qu’ils ne perçoivent pas le monde de la même façon que toi. 

Les formes qu’ils voient, les teintes de couleurs qu’ils analysent ou encore leur capacité à s’imprégner d’un lieu. 

Quand toi tu voies un ovale, eux voient un cylindre.

Quand toi tu voies du rouge, eux voient de l’écarlate, du rouge alizarin ou du coquelicot. 

Cet exemple illustre deux différences dans cette situation :

La première, ils ont plus de connaissances que toi.

Ils sont capables de les utiliser de façon plus flexible pour nuancer leurs propos et s’imprégner plus en profondeur de ce qu’ils voient. 

Le pouvoir du savoir ;). 

La seconde, ils ont une meilleure compréhension des formes et une plus grande capacité à déstructurer rapidement des formes complexes. 

Si demain je t’emmène avec moi à la Sagrada Familia pour la dessiner?

il y a fort à parier que j’arrive à un dessin plus complexe, plus rapidement que toi. 

Photo by reach r damien in Sagrada Familia (metropolitana di Barcellona).

(Photo prise y’a deux ans, vivement qu’on puisse re-voyager en paix.)

Pourquoi? 

Question d’habitude, d’entraînement de la perception et d’expérience. 

Mais du coup, comment est-ce qu’on s’améliore sur l’analyse de formes complexes? 

Avant de te dire exactement comment faire, laisse moi te dire ce qu’il ne FAUT PAS faire. 

Ce que tu dois à tout prix éviter, c’est : 

De foncer tête baissée dans ton dessin. 

Bah oui. 

C’est comme faire du sport intensif sans s’échauffer. 

Claquage assuré.

Quand tu as à faire à des motifs complexes, ne pas analyser la structure en amont, c’est se frotter à des problèmes de justesse en aval. 

Et si on parle de sujets organiques, alors la difficulté augmente. 

Comme par exemple le corps humain, qui est composé d’une multitude de formes différentes. 

La tête = rectangle (ou carré de profil)

Le torse = rectangle 

Les membres = lignes, mais si on pousse l’analyse, on est plus proches de cylindres/tubes. 

Les articulations = sphères. 

Ect…. 

La bonne approche? 

C’est de prendre du temps pour déstructurer ton motif. 

Je ne te dis pas de le faire pour tous les motifs et tout le temps car c’est probablement le travail de toute une vie. 

Mais pour les sujets que tu utilises de façon récurrentes, ou que tu apprécies, ça peut être très intéressant. 

Et surtout suffisamment souvent pour que ça devienne un réflexe.

Tu es illustrateur et tu dessines beaucoup d’humains? 

Alors tu gagnerais à déstructurer toutes les parties de l’anatomie humaine. 

Tu auras plus de  justesse et plus de rapidité d’exécution grâce à une meilleure visualisation. 

Ok, pour la théorie, c’est bon. 

Mais concrètement, comment est-ce qu’on fait ?

“Simple”, il te suffit de faire comme ça : 

Tu prends plein de référence de l’objet en question, les mains ici.  

Et tu déstructures en appliquant un code couleur pour chacun des éléments. 

Sur l’image, le cyan c’était les os, bleu électrique les tendons et en rouge les muscles.

Ça te permet d’appliquer les connaissances précédemment acquises par-dessus les photos. 

Et ainsi bien comprendre la structure suivant les points de vue et solidifier tes connaissances sur le sujet. 

Analyser les structures, c’est un travail un peu fastidieux. 

Ça demande du temps, et de la concentration. 

Mais c’est absolument nécessaire. 

Cela te permet de savoir ce que tu fais lors de la phase de dessin.

De comprendre ce que tu fais et pourquoi tu le fais.  

Est-ce que tu sais ce qui sépare un pro d’un débutant?

Être en maîtrise.

Ne rien laisser au hasard, et de maîtriser les surprenants hasards.  

Un pro sait ce qu’il fait, pourquoi il le fait et comment il doit le faire. 

Laisse moi te traduire une citation du grand maître de l’Irezumi, Horiyoshi III, qui illustre cette idée. 

“Let’s compare life to these steps, you need to clarify your ideas.

Every stroke of the needle counts, just like everyday, every second of your life.

Neglecting even a second, or a single stroke of the needle, results in imperfect lines. “ 

“Comparons ces étapes à la vie (les étapes en tatouages), tu dois clarifier tes idées. 

Chaque trait d’aiguille compte, comme chaque jour, chaque seconde de ta vie.

Négliger ne serait-ce qu’une seconde, ou un seul trait, résulte en un trait imparfait”.

Il explique avec beaucoup de finesse l’importance de maîtriser ce qu’on fait, et d’avoir les idées claires. (L’interview est géniale, tu peux la retrouver ici : CLIQUE)

Et pour avoir les idées claires, il faut connaître son sujet. 

C’est pour ça que j’ai décidé de monter ma formation sur la méthode CADI. (Connaissances – Analyse – Dessin – Imagination)

Et de faire l’analyse avec toi au cours de mes formations. 

Le but étant de te faciliter la tâche, de la rendre plus digeste. 

Cela te fera économiser quelques heures de recherches et de démembrage de bêtes mythiques. 

Des heures que tu pourras consacrer au dessin ;). 

C’est la méthode que j’ai utilisé dans ma formation gratuite sur les Fleurs Japonaises. 

Voilà ce qu’en dit un de mes élèves : 

Bien entendu, je te conseille fortement de continuer à déstructurer les références de ton côté. 

Je te laisse méditer sur tout ce que tu viens de lire, et on continue sur la page suivante ! 

Au programme ? 
La phase de dessin et le piège du style graphique, ce packaging.