fbpx

‘Irezumi’ un terme large et connoté

PARTIE 1/3

Salut à toi, j’espère que tu as la forme? 

En tous cas, de mon côté, je suis super content de te faire cette série d’articles à venir.

Ça va être instructif et passionnant. 

Pour rappel, dans ces articles on parlera de l’Irezumi en générale, ses origines, sa place dans la culture, sa réputation sulfureuse et les thèmes principaux de cette discipline. 

Cette série est une série secrète de mails que j’ai envoyé par le passé aux personnes abonnées à ma newsletter. 

Pense à t’abonner pour recevoir les prochaines séries de mails!

Allez, c’est parti!

La signification du mot Irezumi

On va donc commencer par parler de la signification du mot ‘Irezumi’. 

L’irezumi, qui est le tatouage traditionnel Japonais, est particulièrement connu pour être présent dans la mafia japonaise, chez les yakuzas. 

C’est un peu triste à dire, mais si cet art est encore en vie, c’est ‘grâce’ à la mafia.

Even Japan's Yakuza Gangs Are Struggling During Coronavirus – 2oceansvibe  News | South African and international news

En occident, ce terme réfère spécifiquement aux tatouages japonais et son style graphique très particulier.

Au japon, c’est un terme plus large qui peut référer à plusieurs choses. 

La signification littérale de ce terme est le fait d’ “insérer de l’encre (sous la peau)”. 

Mais pour comprendre l’implication de ce mot il faut contextualiser un peu plus que la traduction littérale. 

Ce qu’était l’Irezumi à la base

‘Irezumi’ était le nom donné aux tatouages punitifs utilisés pour marquer les personnes ayant commis des crimes, et ce à partir du 5ème siècle après J.C. 

C’était également le terme qui était utilisé pour parler des tatouages qui servaient à sceller un pacte entre deux personnes. 

Il peut aussi simplement désigner les tatouages faits de plein gré ou encore le tatouage en lui-même

Pour rentrer un peu dans le détail, à la place du mot ‘Irezumi’ le terme ‘Horimono’ est souvent utilisé pour désigner la pratique traditionnelle du tatouage. 

Ce terme signifie littéralement “ornement gravé sur le corps”, c’est le même terme qui est utilisé pour les ornements des épées. 

‘Horimono’ sert généralement à décrire un full-body, c’est-à-dire un corps (presque) entièrement tatoué. 

Une connotation devenue négative

Il faut tout de même noter que le terme ‘Irezumi’ a pris une connotation très négative avec le temps, à cause des Yakuzas.

Horimono à l’inverse est associé à l’art et jouit d’une image positive…

Bien qu’il décrive la même chose qu’Irezumi. 

Pourtant ça n’a pas toujours été le cas, il y a eu des périodes dans l’histoire japonaise ou les tatouages étaient en forte demande et même à la mode. 

Au point que des princes étrangers venaient jusqu’au Japon pour se faire tatouer. 

On va maintenant parler des différentes périodes de tensions et de regain d’affections au cours de l’histoire japonaise. 

Histoire durant laquelle le tatouage a toujours eu une relation conflictuelle avec les autorités voulant imposer leur bien pensance et le formatage de leur population. 

“Voleur” tatoué en gros sur le front

Irezumi-kei. 

C’est son petit nom, au tatouage punitif. 

Et franchement, t’as pas envie d’en avoir un. 

On est loin du tatouage sexy. 

Très loin… 

On en reparle plus bas dans cet article, je te mettrai une photo qui illustre ce à quoi ça pouvait ressembler à l’époque. 

Mais d’abord parlons du commencement. 

Le tatouage japonais : Au commencement

Le tatouage au Japon est présent sur l’archipel,  au moins depuis le 3ème siècle après J.C. 

Je dis ‘au moins’ car il se pourrait même que les premier tatouage remontent jusqu’à -10 000 avant J.C. 

Les archéologistes ont retrouvé des statues de terre cuite avec des marquages sur le visage. 

Mais seulement après analyse…

… il a été révélé que ce n’était pas un marquage réalisé avec une technique de peinture mais avec une technique de tatouage!

Cette révélation nous laisse imaginer assez facilement que le tatouage est plus ancien que le 3ème siècle. 

Bon, les experts ne sont pas forcément d’accord la dessus, donc on ne va pas épiloguer ;). 

Revenons à la période du 3ème siècle après J.C, à ce moment-là, les tatouages étaient assez répandus. 

Ils servaient à départager les individus suivant leurs rangs dans la société. 

Ils étaient également utilisés comme une sorte de charme porte bonheur, notamment pour les pêcheurs de coquillages (métier très dangereux), afin de les protéger des créatures marines. 

Jusque là, c’était une utilisation classique.

Mais à partir du 5ème siècle, le vent tourne et la tempête souffle sur le tatouage

Les choses changent radicalement. 

Et pas pour le meilleur…

L’influence de la Chine sur la culture de Japon et de l’Irezumi

C’est à cette époque là, que la Chine a commencé à fortement influencer le Japon.

En important son système d’écriture, mais également les différents contes et mythes. 

Comme par exemple le phénix japonais ‘Hō-ō’ (comme le pokémon) qui est tiré directement du mythe chinois de ‘Fenghuang’. 

Ces importations ont bien aidé à développer la culture chez un peuple qui n’avait même pas de langage écrit. 

On peut donc se dire que l’expansion des arts aurait dû permettre à l’Irezumi de prendre un nouveau souffle et de se développer, non?

Eh bien, non non non.

Pour deux raisons. 

La première, très pratico-pratique,  c’est qu’en Chine le tatouage était utilisé pour marquer les esclaves et les personnes ayant commis des crimes. 

Afin que tout le monde le remarque bien.

C’est plutôt une bonne idée pour ostraciser les gens, tu ne trouves pas? 

Et la seconde, plus philosophique, c’est que d’après la philosophie Confucianiste, il ne faut pas dégrader le corps que nous ont donné nos parents. 

Se faire un marquage permanent était donc considéré comme un bafouement du respect que l’on doit à ses géniteurs.

Bien entendu, les classes au pouvoir étaient éduquées suivant cette philosophie. 

Méprisant par conséquent les basses classes pour cette pratique. 

Si tu ne sais pas qui est Confucius, je t’invite à aller te renseigner car il est considéré comme l’un des philosophes les plus influents de l’histoire.

2500 ans après sa mort, ses doctrines ont encore de l’influence, c’est dire… .

Les Japonais ont donc commencés à faire comme les chinois, et l’âge noir de l’Irezumi commença. 

La descente aux enfers de l’Irezumi

Je t’avais promis une petite photo, regarde à quoi ça pouvait ressembler au Japon. 

Toshio Shimada-Irezumi os significados da arte das tatuagens  japonesa-TattooWork & Lifestyle.

Quand je te disais que ce n’était pas des plus sexy…

Ni passe partout d’ailleurs.

Tu t’imagines toi, te balader avec un “voleur” marqué en gros sur le front?

Ce genre de tatouage punitif restera en vigueur du 5ème siècle jusqu’au 12ème siècle environ. 

S’ensuit une période de paix, plus propices aux tatouages jusqu’au coup d’État du Shogunate Tokugawa au 17ème siècle. 

Ce gouvernement féodal et militaire va ré-instaurer des règles strictes et prohiber le tatouage. 

Son but? 

Tenir sa population dans une société hautement stratifiée et isolée du monde. 

L’heure de la prohibition venait de commencer. 

C’est à partir de ce tournant dans l’histoire Japonaise que les Yakuzas vont s’emparer petit à petit de ce symbole. 

Et que l’Irezumi écopera d’une très mauvaise réputation au sein du peuple…

…Et ce,  jusqu’à nos jours. 

C’est tout pour cet article qui est bien assez long ! 

On se retrouve la semaine prochaine pour parler plus en détail des raisons qui ont fait que Yakuzas et Irezumi se sont liés par le sang et de l’évolution de l’Irezumi sous la prohibition.

La bise. 

Miennu. 

Les articles qui peuvent également t'intéresser

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *